Immagine dell'autore.
58+ opere 130 membri 2 recensioni

Recensioni

Mostra 2 di 2
Le grand-père de la grand’mère de mon grand-père, qui était un peu parent de Pipi, fut invité des noces, et c’est ainsi qu’il en vint des nouvelles dans ma famille, et que nous en avons gardé le souvenir, jusqu’aujourd’hui. (“Le filleul de la Sainte Vierge” de François-Marie Luzel).

Il n’y a probablement qu’en Bretagne que l’on peut recoller une tête avec du beurre !
Voila un recueil de contes et de légendes par trois auteurs régionalistes d XIXème siècle un peu tombés dans l’oubli aujourd’hui qui plaira surtout à ceux qui sont un peu familiers avec sa géographie et quelques-unes de ses coutumes. Si l’on y retrouve des éléments familiers des légendes bretonnes, telles que les trésors sous les menhirs, les fées sous les mers ou encore les géants lanceurs de cailloux, j’ai été surprise de l’appropriation de contes que l’on considère comme faisant partie d’un patrimoine commun. Il y a un peu du petit poucet dans l’histoire du Géant Goulaffre par exemple, mais contée ici par Barbe Tassel de Plouaret. Je me suis ainsi amusée tout au long de cette lecture à repérer ainsi les histoires familières mises à la mode. Il est amusant aussi de voir comment Paris (et la France) sont un royaume étranger (alors que l’annexion a eu lieu depuis plus de deux-cent ans déjà), parfois un royaume tellement étranger d’ailleurs qu’il en devient imaginaire ou fantasmé. Et bien sûr, un bon fond chrétien pour faire bonne mesure, mais souvent plus de la superstition que de la ferveur religieuse. Cela m’a ainsi permis d’en apprendre un peu plus sur un de ces nombreux ermites semi-légendaires pour lesquels la Bretagne s’est passé de l’approbation papale pour les ériger au rang de saint. Je sais maintenant que Saint Herbot (“h” muet, “t” sonore…), que je ne connaissais que grâce à la commune du même nom, recolle les têtes avec du beurre, et ce n’est donc pas pour rien que c’est lui que l’on invoque pour que le lait tourne en beurre !
Et puis j’ai retrouvé avec plaisir dans quelques contes de François-Marie Luzel cette façon de clore un conte par un banquet ou un tour de broche qui explique de façon rocambolesque comment le conteur est arrivé jusqu’à nous avec cette histoire tout ce qu’il y a de plus véridique, une façon de faire qui deviendra plus tard une sorte de rituel dans les contes de Per-Jakez Hélias.
 
Segnalato
raton-liseur | Oct 4, 2013 |
Emile Souvestre est un auteur du XIXème siècle, prolifique et touche à tout. Je le découvre aujourd´hui par sa narration d’une légende bretonne, qu’il dit connue et souvent racontée par les discrevellerrs, les conteurs bretons. Je ne connaissais pour ma part ni cette histoire ni même la sainte qui en est la malheureuse héroïne. Tous les ingrédients sont là, la jeune fille pure et belle, la prophétie, le crime et le miracle, et même cette figure très bretonne du saint conseillant un roitelet local, ici Saint Veltas, que je connais mieux sous le nom de Gweltaz ou Gildas dans sa forme francisée.
On pourrait parler de style efficace pour cette nouvelle, car Souvestre ne s’embarrasse d’aucun effet de manche et va droit au but. Je dirais même que l’écrivain s’efface totalement devant son sujet, et l’auditeur de la veillée peut lui-même créer ses propres images et broder autour de cette trame au gré de son imagination.
Une nouvelle amusante, qui m’a appris le nom imprononçable d’une nouvelle sainte, et qui me fait réaliser que Le Braz et La Villemarqué étaient loin d’être les seuls à avoir participé à la conservation du patrimoine oral breton aux premiers jours de la révolution industrielle et de l’estompement des spécificités régionales.
 
Segnalato
raton-liseur | Jun 27, 2013 |
Mostra 2 di 2