Jean Chalon (1) (1935–)

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> LE LUMINEUX DESTIN D'ALEXANDRA DAVID-NÉEL, de Jean Chalon, Éd. Perrin, Paris, 1985, 497 p. — Avez-vous le goût de découvrir une femme-phénomène, une femme-ouragan, qui force l'admiration et l'envie ? Sans vouloir être élitiste, quand on lit la biographie d'Alexandra David-Néel, on s'incline et on reconnaît qu'il existe effectivement sur la terre des êtres au destin supérieur.
J'avais entendu parler pour la première fois de cette femme globe-trotter en lisant un dossier de La Vie en rose sur les voyages (« Quelle voyageuse êtes-vous ? »). C'est pour cette raison que j'ai sauté sur Le lumineux destin d’Alexandra David-Néel, de Jean Chalon. Et je n'ai pas été déçue !
Plus qu'une voyageuse et une intellectuelle, Alexandra David-Néel était une exploratrice, une philosophe, une écrivaine et une féministe. Ses écrits ont porté surtout sur le bouddhisme et la philosophie orientale.
Née en France en 1868 dans un milieu bourgeois, cette femme a tout fait dans la vie. Cantatrice, journaliste et anarchiste, Alexandra s'est mariée sur le tard au milieu de la trentaine. Pauvre Alexandra ! Elle n'était vraiment pas faite pour les contraintes de la vie conjugale !
Après son mariage, elle connaît donc toute une période de neurasthénie et se promène de médecin en médecin. Celle qui voyagea plus tard dans les conditions les plus difficiles et qui mourut centenaire n'avait pas encore découvert sa vraie vie, exploré ses vrais désirs.
Et puis, à 43 ans, elle fait le saut et plus rien ne l'arrête. Laissant son mari à la maison, Alexandra part à la découverte de l’Inde, du Tibet, de la Chine, du Népal et du Japon. Celle que Jean Chalon appelle l’amazone des « Himalayas » a notamment été la première Européenne à pénétrer à Lhassa, ville du Tibet interdite aux étrangers, en 1925. Sans relâche, elle a voyagé et écrit jusqu’à peu de temps avant sa mort en 1969.
J’ai suivi avec ravissement les périples d’Alexandra à travers le monde et ses luttes sans compromis contre le conformisme, la médiocrité et le confort intellectuel. Ceci dit, je dois reconnaître qu’Alexandra a certains côtés agaçants. J’en ai parlé avec une copine qui a souligné le tempérament extrêmement dominateur de notre héroïne, son arrogance et sa constante dépendance financière face à son mari resté douillettement au bercail pendant qu'elle découvrait le monde.
De plus, le livre est écrit sur un ton « vieille France », et Jean Chalon parle de son héroïne comme d’une sainte vénérée.
Quoi qu'il en soit, pour celles qui ont le goût de découvrir Alexandra David-Néel écrivaine, elle a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages, dont Voyage d'une Parisienne à Lhassa, Le lama aux cinq sagesses et La puissance du néant.
On est essouflée lorsqu’on quitte Alexandra, mais on n’oublie pas qu elle disait toujours d’aller selon ses désirs et selon le regard de ses yeux. C’est une idée qui séduit... tout comme Alexandra. (Roselyne LANDRY)
—La vie en rose, 1986, mai… (altro)

Couritsane, princesse puis sainte, Liane de Pougy a vécu trois destins en un seul. C'est pour expliquer ce triple itinéraire que j'ai écrit sa biographie, la première...
Considérée par Edmond de Goncourt comme "la plus jolie femme de son siècle", Liane de Pougy qui naît en 1869 et meurt en 1950, traverse l'Europe en suscitant de folles passions. Cette courtisane a pour adorateurs Charles de Mac Mahon, Roman Potocki, Maurice de Rothschild, tant d'autres encore qui portaient des noms illustres. Mais Liane ne saurait se contenter d'exploits galants avec les hommes, ou avec les femmes : elle est également l'auteur de romans comme Idylle saphique ou de remarquables mémoires comme Mes cahiers bleus, ouvrages qui sont autant de reflets de sa parfaite bisexualité.
Reine du demi-monde, Liane devient par son mariage, en 1910, avec le prince roumain Georges Ghika, une authentique princesse. Elle se consacre alors aux petits jeux de la tendresse avec, par exemple, Natalie Barney, et au grand jeu de l'amitié avec Jean Cocteau, Max Jacob, Reynaldo Hahn, Marcel Proust (qui prête à son Odette certaines manies de Liane) et Colette (Léa, dans Chéri, doit beaucoup à Liane).
A la mort de son époux, en 1945), Liane de Pouge trouve enfin une conquête à sa mesure : Dieu. Son confesseur, le Père Rzewuski m'avait assuré que sa pénitente, entrée dans le Tiers Ordre de saint Dominique, était "très proche de la sainteté".… (altro)