J’avais bien entendu que ce livre avait gagné le prix du livre Inter l’année dernière, et je ne cache pas que le résumé m’avait intéressée, mais mes goûts sont souvent éloignés de ceux des jurés de ce prix, alors je n’ai pas osé… Mais quand France Culture en a proposé une adaptation radiophonique, je me suis laissée tenter. Et c’est un livre qui se prête effectivement bien à une lecture à haute voix.
Cela se passe un Syrie, ce qui ne laisse rien augurer de bon. Mais ce livre est avant tout contemplatif, et c’est une étrange façon d’évoquer les difficultés de ce pays, et ce que c’est que d’y vivre au quotidien. Mahmoud est un vieil homme, dont la vie a dû subir les rigueurs du régime, mais aussi les délires de grandeur de son leader tout puissant, car un barrage sensé amener la prospérité dans ce pays a englouti son village, et tout ses souvenirs avec. Alors Mahmoud plonge tous les jours, pour retrouver ses souvenirs, pour que les moments heureux de sa vie ne disparaissent pas avant lui, car oui, il y en a eu des moments heureux malgré toute cette folie autour, et c’est surtout cela que dit ce livre, la capacité à être heureux, à faire son propre bonheur, envers et contre tout.
Il ne faut pas chercher ici un livre qui dénonce ou même un livre politique, c’est surtout un livre plein de nostalgie, de tendre poésie, un livre rempli d’amour de la la vie, envers et contre tout.

« Et tout cela, mon amour,
tout cela se trouvait au-dessous de nous.
Muet, comme tout ce qui compte et souffre en ce monde. » ( )