Le film s'ouvre sur une scène dans une voiture arrêtée à une station essence. Un adolescent joue fébrilement sur sa console de jeux tandis que son père doit s'absenter quelques minutes du véhicule. L'adolescent est rapidement pris de panique : il voit un jeune homme qui essaie visiblement d'échapper au pire, frappant violemment sur les vitres, qui le supplie en hurlant d'ouvrir la portière.

Jonas -c'est le nom de cet adolescent- a de toute évidence subi un traumatisme. Le spectateur découvrira peu à peu l'origine de ce mal en assistant à des tranches de vie de Jonas -au lycée, à la maison- s'exerçant sur deux périodes différentes : scènes où Jonas est âgé d'une quinzaine d'années alternant avec celles où il est âgé d'une trentaine d'années, où ne subsiste plus rien de l'enfant sage et sans histoire qu'il était. Jonas est devenu un homme qui s'use et se perd dans la consommation d'hommes multiples. De toute évidence, il ne sait pas vraiment ce qu'il cherche et avance tout juste comme un funambule qui essaie de ne pas tomber.

S'il ne sait pas vraiment ce qu'il cherche, son histoire est bel et bien celle d'une quête, progressivement dévoilée par le réalisateur. C'est filmé avec rigueur et maîtrise, aux moyens d'une direction d'acteurs juste.

Une belle découverte que ce téléfilm de Christophe Charrier, un réalisateur qui signe là une œuvre sensible et exigeante. ( )