Franchement, les thèmes sont vieux comme le monde : le refus de renoncer à ses valeurs dans une société en pleine mutation, dans laquelle les intérêts économiques priment sur l'humain, la fuite du temps et les affres de la vieillesse, la fuite de l'amour mais aussi sa force incomparable et sa capacité à faire renaître...
Alors, d'où vient cette magie dans les films de Guédiguian et dans celui-ci en particulier ?
Commençons par poser l'histoire : après 20 ans d'absence, Angèle (Ariane Ascaride) revient vers le lieu de son enfance, où son père vient d'avoir une attaque et qu'une sonde maintient encore en vie. Elle y retrouve ses deux frères (magnifiques Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin, autres complices de toujours du réalisateur) dans la villa où ils ont grandi, une maison avec une vue extraordinaire sur les calanques et au-dessus de laquelle passe régulièrement un train qui mène vers l'ailleurs.
Les retrouvailles ne sont pas aisées. Angèle est une actrice à succès qui a décidé de fuir à Paris après un drame ayant profondément marqué la famille et défait les liens qu'elle entretenait avec elle.
Tandis qu'elle a parcouru le monde entier et brûlé les planches du théâtre, un de ses frères a choisi de vivre aux côtés de son père pour y entretenir le petit resto ouvrier attenant à la villa. Elle clame qu'il l'a fait parce qu'il n'avait nulle part où aller. Elle a probablement tort : il a voulu entretenir à la fois la beauté et l'idée du paradis. L'autre frère, récemment mis à la retraite d'office, enseignait à Paris, essaie d'être publié, se réfugie dans les propos cyniques, la dépression et son amour pour la trop jeune femme (extraordinaire Anaïs Demoustier au jeu décidément très subtil, qu'on adore découvrir de rôle en rôle) qui s'apprête à le quitter.
Par la sensibilité et la justesse incroyables de ses acteurs, la finesse de ses dialogues, le jeu des regards, la simplicité nue des plans, Robert Guédiguian réussit, par petites touches, à mettre le doigt sur ce qui échappe quasiment toujours. C'est probablement là, d'ailleurs, que réside la magie de son cinéma.
Il donne tout à voir à travers la superposition des générations : 1-le vieux père malade et le couple de voisins qui préfèrent la mort à une vie aux crochets de leur fils) ; 2- les trois enfants qui hériteront du père (pour quel héritage ? pour quelle part pécuniaire et morale ?); 3- la jeune compagne (A. Demoustier) et le fils médecin des voisins, suspendus entre la tendresse que leur offre le passé et attirés par ce que leur promet l'avenir, ou encore Benjamin, pris entre ses filets de pêche et ceux de son amour pour Angèle et le théâtre ; 4- les trois jeunes migrants orphelins recueillis, faisant écho à la fratrie que représentent Angèle et ses frères.
L'apparition de vieilles photos noir et blanc de ceux qui peuplaient le village en disent bien plus qu'un long discours. Ce n'était certainement pas vraiment mieux, avant, non... mais on savait goûter ensemble au sel de la vie et on cherchait moins les trésors ailleurs.
Le flash-black des trois frères et sœurs en voiture, 30 ans plus tôt, sur fond musical de "I want you" de Bob Dylan est aussi puissant que bouleversant. Beauté du cinéma en abyme rendue possible grâce à la fidélité d'un réalisateur à ses acteurs. Nostalgie du temps qui passe et des jeunes années.
Robert Guédiguian nous rappelle, comme peu d'artistes savent aussi bien le faire, combien on est relié les uns aux autres, en dépit de ce que l'on pense ou souhaiterait, en dépit de tout. Pour s'en défendre, on aura tôt fait de qualifier ce film de "trop sucré". Quelle justesse pourtant dans la vibration des personnages et des situations sur la pellicule.
Merci, Robert Guédiguian ! ( )

En una pequeña cala cerca de Marsella, en pleno invierno, Angèle, Joseph y Armand vuelven a la casa de su anciano padre. Angèle es actriz y vive en París, y Joseph acaba de enamorarse de una chica mucho más joven. Armand es el único que se quedó en Marsella para llevar el pequeño restaurante que regentaba su padre. Es el momento de descubrir qué ha quedado de los ideales que les transmitió su progenitor, del mundo fraternal que construyó en este lugar mágico en torno a un restaurante para obreros. Pero la llegada de una patera a una cala vecina cambiará sus reflexiones... (FILMAFFINITY)

En una pequeña cala cerca de Marsella, en pleno invierno, Angèle, Joseph y Armand vuelven a la casa de su anciano padre. Angèle es actriz y vive en París, y Joseph acaba de enamorarse de una chica mucho más joven. Armand es el único que se quedó en Marsella para llevar el pequeño restaurante que regentaba su padre. Es el momento de descubrir qué ha quedado de los ideales que les transmitió su progenitor, del mundo fraternal que construyó en este lugar mágico en torno a un restaurante para obreros. Pero la llegada de una patera a una cala vecina cambiará sus reflexiones...