Pierre NoraRecensioni

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Dans une vdo sur "l'histoire une science humaine ? " Chapoutot parle de Pierre Chaunu et de son texte "le fils de la morte "

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Présent, nation, mémoire

Ce livre est une collation d’articles, conférences et entretiens de Pierre Nora. Une compilation d’une qualité remarquable et qui retrace près de cinquante ans de parcours intellectuel d’une des plus grandes figures de l’histoire contemporaine française.

Découpé en trois thématiques majeures qui forment le titre de l’ouvrage, les propos sont d’époques diverses et montrent malgré un style protéiforme – mais extrêmement agréable – induit par les différents types d’interventions, une unité de pensée puissante. L’immense mérite de ce livre est de dresser tout à la fois une nouvelle forme d’égo-histoire, une trame biographique évidente ainsi qu’un panorama critique et quelques fois partisan du monde des historiens et du champ historiographique.

Pierre Nora reprend ainsi les principales thèses de sa vulgate : le grand retour de l’événement, l’accélération de l’histoire, la mémoire supplantant l’histoire, le grand rôle du présentisme, le jeu des mass-média, les lieux de mémoire… Parce que Nora choisit de présenter des textes qu’il juge les plus pertinents pour illustrer sa pensée, il la met aussi en scène.

Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur le choix des textes, la volonté de cacher telle ou telle idée, remarque ou remise en question de sa pensée, on pourrait aussi critiquer – sans pour autant condamner – la forme même du livre qui en réemployant des textes divers suppose une série de répétitions.

Un ouvrage que l’on peut lire par petits bouts ou d’un trait. Un texte passionnant aussi qui lève le débat en hauteur avec une réflexion dense sur une histoire et ses méthodes. Sans doute, cet opus servirait pleinement à des étudiants préparant les concours. A lire.

Liberté pour l’histoire


Un manifeste d’une grande qualité et qui questionne grandement les rapports qu’entretiennent les pouvoirs politiques et l’histoire.

Sur la physionomie générale du texte : un avant-propos bref, clair et efficace, présentant l’association Liberté pour l’Histoire, créée en 2005 et alors présidée par René Rémond. Puis, un texte court et percutant, relativement politique aux formules fortes, de Pierre Nora. Enfin, un texte plus long, plus technique, plus méthodique aussi de Françoise Chandernagor. Les deux textes sont ainsi complémentaires et posent des questions souvent semblables avec des formes diverses.

Sur la philosophie générale du live, notons que les deux auteurs, respectivement président et vice-président de l’association condamne la montée en puissance de la mémoire face à l’histoire, ses méthodes et sa philosophie.

Tous deux regrettent l’instrumentalisation de l’histoire par la Loi, l’extension de la notion de crime contre l’humanité, la victimisation du passé.

Le choc des mémoires a brisé l’idée même d’histoire, de récit, de roman national. Le primat de la mémoire a bouleversé notre rapport à cette dernière qui désormais oblige les nouvelles générations à faire table rase d’une méthode et d’un esprit critique.

De même, les historiens critiquent la mise sous tutelle de l’histoire par le juge et les problèmes de liberté induits par l’arsenal judiciaire complexe pouvant entrainer une forme d’autocensure.

Ce petit livre, percutant et très dynamisant intellectuellement est très accessible.

Esquisse d’égo-histoire

Trois textes autour de la pensée de Pierre Nora. Trois textes pour comprendre les enjeux de l’histoire, de la mémoire et quelque part de la nation.

Le premier est un portrait d’Antoine Ariakovsky, prononcé au Collège des Bernardins. Portrait dynamique, intellectuellement intéressant, il montre les apports de Pierre Nora au débat historiographique depuis les années 1970 et l’influence majeure d’un homme qui a été l’éditeur de plus de 700 bouquins chez Gallimard. Celui qui a dirigé les Lieux de mémoire et questionné la Mémoire dans une forme moderne est aujourd’hui incontournable.

Le deuxième est la conférence d’égo-histoire de Pierre Nora au même Collège des Bernardins. Il rappelle son parcours et ce qu’il n’est pas. Il réfute ainsi l’idée de François Dosse qui a réalisé une importante biographie sur Pierre Nora et qui pense que la double culture, juive et française, de ce dernier a influencé son travail dans un tiraillement intellectuel fort entre histoire et mémoire.

Le dernier texte est une conférence qui vient en conclusion est intitulé : « L’historien, le pouvoir et le passé », cette conférence complète parfaitement les textes précédents.

Cet opuscule est une très bonne introduction à l’œuvre de Pierre Nora.½

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