Jean-Marie Larrieu

Par une chaude journée d'été, Caroline, la quarantaine, arrive dans une immense maison située à la montagne. Sa mère, grande voyageuse qu'elle a très peu connue, vient d'y mourir d'une crise cardiaque, après avoir mené une vie de libertine.
Caroline est accueillie par Pattie -fabuleusement interprétée par l'incomparable Karine Viard, en très grande forme- femme de ménage accro au sexe. Il faut la voir raconter, avec des mots très crus et un ton débordant de naturel, ses frasques sexuelles avec les types du village. Le désir et le plaisir sexuel au féminin font l'objet d'une dissection verbale probablement jamais égalée au cinéma. C'est absolument médusée que Caroline -formidablement interprétée par Isabelle Carrré- qui incarne une femme dont le désir s'est totalement éteint suite à la naissance de ses filles, écoute la description de la vie sexuelle débridée de Pattie.
Au contact des doux dingues qui peuplent le village, de la sensualité qui affleure partout, de la mort qui plane et vibre (le corps de la morte disparaît de la chambre avant de réapparaître sans explications et le fantôme de la morte flâne), d'un mystérieux personnage nécrophile qui veut assister à l'enterrement, Caroline se métamorphose peu à peu, telle Alice au pays des merveilles.
C'est déjanté, singulier, servi par des acteurs hors pair et on assiste à une explosion de sexe en mots et non en actes. Libérateur et réjouissant.… (altro)