Jeanne Favret-Saada

> Belmont Nicole. J. Favret-Saada, Les Mots, la mort, les sorts. La sorcellerie dans le Bocage.
In: L'Homme, 1978, tome 18 n°3-4. De l'idéologie. pp. 234-235. … ; (en ligne),
URL : https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1978_num_18_3_367914">234-235

> Crépeau, P. In: (1978). Anthropologie et Sociétés, Vol. 2, n° 2, 1978, pp. 171–173. URL: https://doi.org/10.7202/000892ar

> LES MOTS, LA MORT, LES SORTS, La sorcellerie dans le Bocage, par Jeanne Favret-Saada. — Voici un grand travail d'ethnopsychiatrie, mais cette fois — à la différence du Colloque précédent — dû à une ethnographe, qui a été, en quelque sorte, prise au piège de sa recherche sur les mécanismes de la sorcellerie, et du désensorcellement. Un article des Annales en 1971 avait annoncé l'importance de cette recherche sur « le malheur biologique et sa répétition ». Jeanne Favret est entrée dans le jeu — jeu grave, dangereux, qui va jusqu'à la mort — du désorceleur, et elle nous donne une vue, parfois trop rapide, de ce qu'elle a vu, noté, fait, dit, appris : et elle a appris, cette ethnologue qui semble fort étrangère de par sa propre histoire aux coutumes paysannes et à la vie rurale, le poids des paroles, l'importance de ce qui n’est pas dit, la gravité du malheur imaginé, le poids des querelles villageoises, et elle a même abandonné la position intemporelle du chercheur pour s'engager « dans l'action » aux côtés d'une désorceleuse. C'est un livre assez fascinant, ce monde rural — avec ses tragédies intimes, ses rites souterrains — est un monde fort proche, psychologiquement et géographiquement, de nous. On est loin ici du mépris des folkloristes traditionnels pour ces pratiques souterraines, immergées, ce tréfonds obsessionnel, ce fatum quotidien qui pèse sur des familles. Paris, 1977 - N.R.F. - 332 pages. — G.T.
--In: La Revue administrative, 31e Année, No. 181 (JANVIER FEVRIER 1978), p. 122… (altro)