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Sto caricando le informazioni... Le goût sucré des pastèques volées (2018)di Keyi Sheng
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A la faveur des jours ensoleillés que nous avons en ce moment, je me suis dit que cette petite lecture légère serait bien agréable, et j’en ai effectivement lu la plus grande partie en un après-midi, allongée dans le hamac à l’ombre du figuier en sirotant un sirop d’orgeat.
Et la façon de lire ce petit livre n’est pas anodine, car il parle des souvenirs d’enfance et des petits plaisirs simples (et pas toujours innocents) de la campagne. Sheng Keyi brosse 75 petites vignettes qui sont autant de souvenirs d’une enfance campagnarde pauvre mais heureuse. Mais ce n’est pas juste une nostalgie facile et univoque. Petite, Sheng Keyi voulait partir de cet endroit, voir autre chose, vivre. Elle ne cache pas la misère de son petit coin de Hunan, l’absence de perspective, notamment pour les femmes. Elle est nostalgique de son coin d’enfance, pas forcément de la vie telle qu’elle était alors. Pour la paraphraser, elle voulait que les choses évoluent, mais pas comme elles ont évolué. Cela donne un livre à la fois nostalgique et désespéré. Elle ne veut pas revenir à ce qu’il y avait avant, ne veut pas perdre ce qu’il en reste, et déplore ce qu’elle voit aujourd’hui.
Elle dit aussi les ravages d’une société chinoise animée d’une frénésie de croissance inaltérable, et ce au mépris de ses eaux, de sa culture et de ses paysages. C’est un propos assez moderne, que je n’ai pas lu auparavant dans des livres venant de ce pays (mais je n’ai pas lu beaucoup de livres chinois modernes ces derniers temps), et un propos que j’ai trouvé assez proche de certaines préoccupations occidentales, et j’ai trouvé ce rapprochement intéressant.
En conclusion, cela donne un livre assez triste (qui ne se marie finalement pas complètement au beau temps actuel, ou qui le fait apprécier d’une façon plus réservée, presque timide, à la beauté discrète d’une fleur de jujubier.