> Par 3e millénaire (In: Revue 3e millénaire, n°104, Eté 2012 - Transformation de l'Homme, transformation de la Terre (2eme partie))

SOMMAIRE

— Thème : Transformation de l'Homme, transformation de la Terre (2eme partie)
Les mutations qui se sont opérées sur les trois derniers siècles nous ont conduit à devenir citoyens d'un monde qui nous dépasse en tant qu'individu.
Économiquement, les frontières ont éclaté et les technologies de l'information se sont envolées. Politiquement, « l'ego planétaire » ne se montre pas à la hauteur des défis qu'il s'est imposés par son inconscience, principalement sur les plans de l'écologie, du travail et de la répartition des richesses.
L'Occident matérialiste s'est opposé, et s'oppose, sans en être clairement conscient à l'Orient qui, au sens large, représente encore des sociétés tournées vers une nostalgie du spirituel.
Quelques hommes, éveillés et souvent éveilleurs, participent à un courant de conscience bien différent, et des mouvements traditionalistes tournés vers des spiritualités anciennes, et de la civilisation matérialiste d'origine occidentale.
Nous comprenons mieux aujourd'hui que la transformation des sociétés ne peut s'effectuer qu'à travers la transformation de la conscience individuelle – et non l'inverse comme l'ont cru les idéologies totalitaires du XXe siècle.
Mais, à un autre niveau, il nous faudra comprendre que la transformation de la terre ne pourra s'opérer sainement qu'à travers une transformation plus profonde de l'individu. (...)

4 — Paul Pujol : Qu'est-ce que le changement ?
Qu’est-ce que le changement intérieur, psychologique ? Quand les hommes parlent de “ce changement”, qu’en-tendent-ils par cela ? Pourquoi l’homme veut-il changer, et le veut-il réellement, profondément ?
Pourquoi l’homme se soucie-t-il du changement, pourquoi ce désir ? On veut changer car ce que nous avons, ou ce que nous sommes ne nous satisfait pas. Parce que nous ne sommes pas heureux, épanouis dans notre vie, dans nos relations. Nous n’avons pas dans notre cœur la simple joie de vivre, en l'ait nous avons perdu le sel même de la vie. L’homme n’est pas heureux, alors il se dit qu’il doit changer, qu’il doit se transformer pour découvrir autre chose, autre chose que cette vie triste et misérable. Voilà le point de départ, le moteur de cette volonté de changement, l’homme n’est pas heureux et il veut naturellement sortir de cet état. (...)

8 — Richard Moss : Tout est relié
3‘ millénaire - La période dans laquelle nous vivons semble être particulière pour l'humanité. Beaucoup de changements se déroulent très rapidement sous nos yeux : la technologie évolue avec une extraordinaire vitesse, le climat se réchauffe de façon claire, et l’on assiste à une destruction mondialisée de l’environnement naturel. Mon niveau de conscience est lié à ma façon de voir la nature. Par exemple, quand je suis préoccupé, je ne vois rien de ce qui m’entoure. Mais je ressens un manque, que je ne sais pas décrire. Je cherche à le combler en me dispersant dans des activités le plus souvent inutiles mais surtout exigeantes pour l’environnement. Est-ce qu’il m'est possible de trouver une façon de combler ce manque, de vivre mieux ? J’ai parfois l’impression qu’il est impossible de changer. (…)

16 — Peter Fenner : La conscience non-duelle : guérir la planète, nous guérir nous-mêmes
Le bouddhisme m’a attire, il y a 40 ans, à travers l’idée que nos besoins et préférences étaient la source de notre souffrance. Sur le plan intellectuel, cela m’a immédiatement semblé particulièrement sensé. Avoir ce dont nous n’avons pas besoin et ne pas avoir ce que nous voulons est la recette assurée de notre souffrance, de nos contrariétés et de notre insatisfaction. Si nous pouvons nous libérer du “besoin” que les choses soient différentes de ce qu’elles sont ou qu’elles restent telles qu’elles sont, alors nous découvrons l’état de liberté inconditionnelle. C’est la signification du terme “nirvana”, l’état dans lequel rien n’a besoin d’être différent. Ainsi le chemin consiste-t-il à progressivement réduire nos besoins et à assouplir le caractère restrictif de nos préférences. (…)

20 — Nicole Montinéri : La Révélation
Qu’est-ce que cette fin du monde dont nous parlons ? Que mettons-nous derrière ces mots ?
Est-ce la fin d’un certain mode de pensée et donc d’envisager le temps, de façon linéaire ? Est-ce la fin de cette civilisation qui s’est répandue sur tous les continents et dont nous étions si fiers, nous les occidentaux, d’être les inventeurs, mais dont on voit bien aujourd’hui qu’elle est destructrice, qu’elle est mortifère par l’absurdité qu’elle génère au cœur même de notre condition humaine ? Ce serait alors aussi la fin de nos mondes individuels, basés sur le confort, la sécurité et l’uniformisation de la pensée. (…)

24 — Bernard Boisson : La question du Vivant face aux mangeurs de temps
Parce que nous ne sommes pas reliés à la nature, mais seulement à l’idée que nous nous en faisons, nous risquons au mieux de ne pas sauver la nature, mais seulement l’idée que nous nous en faisons. En particulier, sous la bannière biodiversité les écologistes apportent aujourd’hui une prise de conscience restrictive dans les domaines de la conservation de la nature. Notamment, celle-ci appréhende la nature, les espèces par le filtre des estimations quantitatives. On dirait que s’opposant à des décideurs économiques à tout craint, les scientifiques naturalistes opposent aux chiffres de l'économie, les chiffres de l'écologie, comme s'il y avait entre les deux une possibilité de conversion monétaire entre les espèces et les valeurs bancaires*. (…)

32 — Jean-Bouchart d'Orval : Hommage : mon ami Virgil
En tout être humain dort une joie sans bornes, une puissance incommensurable. Cette réalité inconcevable est au-delà même de l’existence et de la non-existence. Elle n’est pas concernée par l’avoir ou le savoir ; cela ne dépend pas de l’intelligence ordinaire, des diplômes, de la position sociale, de la reconnaissance publique ni de quoi que ce soit. Cela ne se manifeste pas grâce à des efforts ou une pratique particulière, non plus qu’en adoptant telle ou telle idéologie. Cela ne dépend de rien de concevable. Malgré que cela demeure la réalité même de ce que nous sommes tous, très peu d’êtres humains le réalisent clairement et encore moins le vivent vraiment. Virgil, lui, l’avait réalisé et il le vivait. C’est en cela que cet homme très ordinaire était extraordinaire. (…)

34 — Virgil : Engagez-vous !
Ce matin, j’ai vu ma pensée qui bavardait toute seule. Puis il y a eu un moment de calme, et la pensée est repartie vers autre chose. C’était très clair, tout à coup de voir ça…
Mais pourquoi la pensée vient-elle ? Plus elle vient et plus on trouve important de la garder. Mais on ne peut rien faire. Alors je ne cherche plus, je ne fais plus de scénarios avec elle. (…)

38 — Mukunda Rao : La Biologie de l'Éveil
L’auteur défend l’idée que l’éveil repose sur une base corporelle. En d’autres termes, l’éveil s’accompagne de transformations physiques indéniables, ou plutôt éveil et transformations corporelles sont indissociables. Dans le numéro précédent, il faisait appel aux récits de la Mère d’Auroville et à sa connaissance de U.G. Krishnamurti pour mettre en lumière les signes de la transformation due à l’éveil. Ici, il s’appuie sur ce que relatait de son expérience d’éveil Gopi Krishna (début 201 siècle), et sur les descriptions du « corps de Vérité » bouddhique qu’il relie à celles que donnent U. G. de ce qu’il vivait. (…)

55 — 3e millénaire : La Mutation - L'évolution possible de l'homme
Le paradoxe de la mutation, c’est que le changement créateur s’opère hors du temps, sans mouvement, sans mobile. La mutation est alors comme un retour à l’état primordial, un retournement si originel qu’elle se révèle être notre « état naturel ». Ce qu’affirme U.G. lorsqu’il déclare que « l’inconnaissance est votre état naturel » [1], S’adressant à ses élèves, Mère précise, paradoxalement, que :
« C’est l’état sublime qui est l’état naturel, et c’est vous qui êtes constamment dans un état qui n’est pas naturel, qui n’est pas normal, qui est une falsification, une déformation. » [2] (…)

58 — Jean-Éric Aubert : La mondialisation, la Chine, l'Inde… et après, où va-t-on ?
3e millénaire - Nous voyons que la mondialisation repose beaucoup sur le réveil de pays qui sont des géants, à savoir la Chine et l’Inde. La.Chine est vraiment la pierre de touche de cette mondialisation. Pourquoi la Chine ? Pourquoi ce retard de l’Inde ?-
Jean-Éric Aubert - Il est utile de se souvenir que la Chine et l’Inde ont dominé l’économie mondiale pendant longtemps, avant que l’Europe ne se développe puis les Etats-Unis. Les plus grosses économies mondiales jusqu’à la Renaissance étaient celles de la Chine et de l’Inde. Il s’agit donc bien d’un réveil. Les phénomènes à l’œuvre ont déjà été observés dans l’histoire de l’humanité, et ils étaient déjà liés à la mondialisation. (…)

62 — Éric Baret : De la théorie moderne de la cause à l'effet au pressentiment du Silence
Par simplification, on peut parfois parler de cause à effet mais cela est une close de style car rien n’étant séparé il n’y a pas d’objet auquel pourrait s’appliquer cette conception. L’effet est déjà dans la cause, la cause est dans l’effet, pas de place pour une séparation. C’est la même chose en astrologie, quand vous observez un thème, le moment de la position de la planète est exactement le moment d’une résonance psychique, énergétique. Il n’y a pas de temps, sinon il faudrait un certain temps pour que la présence de la planète ait un effet. L’effet causé par la présence planétaire ne concerne que l’astronomie qui n’a aucun lien avec l’astrologie traditionnelle. L’instant où tel aspect a lieu dans le ciel, est analogiquement représenté par un aspect planétaire et un évènement intérieur simultanés. (…)

72 — Christine Hardy : La prédiction de Jung
3' millénaire - Vous venez de publier “La prédiction de Jung : la métamorphose de la Terre’’ (Éditions Dervy. 2012), pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette prédiction de Jung ?
Christine Hardy - J’ai travaillé, pour ce livre, sur la conscience en tant qu’énergie, pour l’impliquer dans une théorie cognitive, c’est-à-dire dans le fonctionnement de notre système esprit-psyché-corps. Puis en relisant plusieurs ouvrages de Jung, et notamment la Correspondance entre le physicien Wolfgang Pauli et Carl Jung, j’ai remarqué deux petites phrases énoncées par Pauli. (…)

78 — Charles Antoni : Du Développement personnel au développement essentiel
Il existe deux formes de développement : un développement essentiel et un développement personnel.
Le développement essentiel consiste à s’aimer très fort, et le développement personnel à savoir exactement ce que l’on veut.
Quand on définît ses objectifs, on sort de la souffrance. Sans objectifs, notre vie ondulera comme une vague, sans aucune direction, de manière anarchique, dirigée par les seuls stimuli extérieurs.
Le manque d’objectifs est en relation étroite avec la souffrance. Or l’intention d'un véritable travail interne est de séparer l’individu de l’idée même de souffrance ; toute la difficulté est d’arriver à définir ce que l’on veut.
Développement essentiel et développement personnel vont de pair. (…)

Témoin d’éveil :

68 — Frédéric Dechaux : Tout est réalité
La perception d’une réalité totale a surgi il y a 15 ans, alors que j’effectuais un stage de méditation d'une semaine en Isère : j’étais en délicatesse avec la société, à la recherche d’une place dans le monde, désireux de survivre en dérangeant aussi peu que possible mes concitoyens.
Le bouleversement intérieur qui se produisit alors m’a conduit dans un premier temps à l’acceptation des règles du jeu social, auquel mon tempérament de solitaire m’avait soustrait pendant trois décennies. (…)

Connaissance des traditions spirituelles :

44 — Frère John Martin : La métanoïa ou grandir dans l'union avec Dieu
Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus se rendit en Galilée pour prêcher la Bonne Nouvelle de Dieu, disant : « Le temps est accompli, et le Royaume de Dieu est tout proche. Repentez-vous, et croyez en la Bonne Nouvelle et croyez en la Bonne Nouvelle » (Marc 1.14-15). Dans l’Evangile de Matthieu, nous pouvons lire : « Repentez-vous, car le Royaume des deux est tout proche » (Mat. 3.2). Jésus est venu proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu. Il a invité les gens à se repentir. Dans l’Evangile de Matthieu, l’expression “se repentir” vient en premier comme si la Bonne Nouvelle était « repentez-vous ». Une bonne nouvelle c’est quelque chose qui nous met en joie dès que nous l’entendons. Si elle ne nous rend pas heureux, alors nous ne pouvons parler de bonne nouvelle. Notre interprétation du message du Christ doit donc nous rendre heureux. (…)

Approches de la Méditation :

50 — Jean Klein : Vers notre “état naturel”
Une saine et harmonieuse transformation de la terre et des hommes ne sera possible qu'avec la connaissance de nous mêmes qui n’a de sens que par une “pratique” de la méditation. L’approche méditative passe en effet par la connaissance de nos “moi”, ou de notre personne, jusqu’à la réalisation du Soi (plénitude et vacuité) qui est l’aspiration profonde de toute humanité.
La méditation résout la dualité de l’observateur et de l’observé que maintient l’introspection psychologique. Ses approches, que nous ferons connaître par cette rubrique, permettront à chacun d’approfondir h voie spirituelle qui lui est destinée. (…)

N°104 - Editorial - Eté 2012

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