(Critique initialement parue dans Archimag n°128, octobre 1999)
"En lieu et place de ce service public qu'est la bibliothèque, c'est une institution sacrificielle qui prend naissance, visant à remplacer l'homme ancien, avec ses 'données psychologiques' et ses vieilles 'habitudes', par un homme nouveau, plus malléable et plus docile aux impératifs de la machine - qui finira par trouver parfaitement normal, non seulement que plus rien ne fonctionne comme avant, mais même que rien ne fonctionne plus du tout, puisque c'est le prix à payer pour mériter le paradies des 'vraies innovations'."
Voici une réflexion que nombre d'utilisateurs de bornes, terminaux et micros en tous genres ont dû se faire un jour ou l'autre. Elle concerne ici la Bibliothèque nationale de France, que l'auteur n'a de cesse d'appeler ironiquement la "TGBNF" (Très Grande...) pour mieux symboliser par la fusion des deux acronymes TGB et BNF l'histoire de l'établissement à la fois longue (François Mitterrand en a parlé la première fois le 14 juillet 1988) et courte (peut-on dire que l'établissement a atteint aujourd'hui sa vitesse de croisière ?). Les esprits perfides retrouveront tout le goût et le parfum du pamphlet dans ce petit ouvrage à l'ironie féroce et qui évoque, à partir de nombreuses citations de presse, l'histoire du projet, son architecture et bien évidemment sa glorieuse informatisation.