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> LA TRADITION CACHÉE DES CATHÉDRALES, de Jean-Pierre Bayard - Êd. Dangles. — Jean-Pierre Bayard, docteur ès-lettres et ingénieur des travaux publics, grand spécialiste du symbolisme traditionnel, nous invite à découvrir les secrets de ces grands vaisseaux immobiles. Son dernier livre ne manque pas, une fois de plus, de nous révéler les mystères et la valeur sacrée de notre héritage culturel.
La première partie, historique, permet de se replacer dans le contexte de l’époque. Le Moyen Age est, contrairement à ce que l’on peut imaginer, un monde “lumineux”, c’est-à-dire un monde en plein essor commercial, agricole et technique. C’est aussi l’épopée des croisades et des pèlerinages… L’Église a décidé d’ouvrir les portes du temple aux fidèles, afin de les éduquer, de les moraliser.
Lieu de culte, de rassemblement, forum de la communauté, la cathédrale était réalisée dans un esprit de construction religieux. De la “fabrique” gérant le financement et les dons aux maîtres d’oeuvre (maçons, charpentiers, tailleurs de pierres…), tous savaient animer spirituellement leur travail. Leur expérience, les secrets initiatiques de leurs différentes sociétés, le symbolisme de l’outil, de la pierre, du plan des églises, l’emplacement du temple, les labyrinthes et les cryptes… tout cela faisait totalement participer l’homme à l’Œuvre, en alliant la foi au matérialisme pour élever un hymne à la gloire de Dieu.
Dans la seconde partie, l’auteur s’intéresse plus particulièrement à la technique architecturale, sans pour autant dérouter le néophyte. A travers la conception, l’évolution de la technique et du style, on découvre la pratique en elle-même : la pierre et la taille, les outils, les mesures, le trait et les épures, les marques lapidaires, l’acoustique… Tout participait d’un même élan de foi et partout naissait et vivait le symbole. Dans un débordement lyrique, les cathédrales furent décorées de peintures, de sculptures, de vitraux et d’émaux, de tapisseries, etc. mais il ne nous reste que très peu de ces richesses, pillées ou saccagées au fil des siècles.
Reste, en revanche, le témoignage ancestral et éternel de ces constructeurs qui ont su élever la lourdeur de la pierre au niveau des cieux.
Le mystère des cathédrales de “Fulcalnnelli” trouve son prolongement dans l’étude du symbole médiéval à la réalisation architecturale…
Le monde lumineux du Moyen Age
L’art gothique
L’esprit de la construction
La technique architecturale
La conception
La pratique
Les constructeurs
Le livre de Jean-Pierre Bayard résume en 500 pages toute l’approche symbolique d’une lecture théocentrique du monde animant ceux qui édifièrent ces temples chrétiens.
—Nouvelles Clés, (15), Janv./Févr. 1991, (pp. 80-82)