C'est par Nimier et sans doute seulement par lui que l'on arrive à Sunsiaré de Larcône, de son vrai nom Suzy Durupt. Qui est-elle ? Celle qui l'accompagnait lorsqu'ils eurent ce fatal accident de voiture dans l'Aston Martin DB4 de ce féru de voiture le 28 septembre 1962. Il avait 36 ans, elle en avait 27. Elle allait juste être publiée... par Nimier... alors directeur de collection chez Gallimard et amateur de belles choses.

Sans Nimier, que resterait-il de Sunsarié ? Sans doute peu, voir rien.

Lucien d'Azay se penche sur le cas 43 ans après la disparition de Sunsarié/Suzy et relate le fruit de son "enquête" sur le personnage en exhumant ici et là le peu de traces écrites laissées et en compilant divers témoignages de contemporains qui auront croisé - plutôt moins que plus - Sunsarié.

L'ouvrage par delà l'enquête fait l'objet de grandes digressions avec du psycho sans qu'il soit toutefois question d'un interprétation exagérée, avec aussi, la citation de moultes auteurs dont on peut se demander quel est le rapport avec le fond de l'enquête, voir l'objet du livre.
A cela, il convient d'ajouter les x pages d'écritures relatives à l'expérience que l'auteur vit avec sa compagne pendant le temps de l'écriture..... Sans rapport et très indigeste.

On l'aura compris, il n'est pas question de canon biographique, pas plus historique et le texte semble parfois manquer de fluidité. Reste néanmoins qu'il fallait oser s'attaquer à la midinette/allumeuse/couseuse/auteur.... pour qu'il en reste quelque chose et il faut ici saluer d'Azay d'avoir entrepris ce labeur. Pour le reste, il conviendra de resituer l'ensemble dans les 60, de lire Nimier, de voir aussi un peu du côté de Sagan, des voitures qui roulent à tombeau ouvert.. de l'insouciance des premières années des 30 glorieuses (cf Sauvy), de ne pas omettre le conflit en Algérie et ses bataillons d'appelés et le tableau se complètera par lui-même. Cette recherche de Sunsarié n'aura pas été la nôtre mais nous y aurons pioché, en faisant le ménage, la tranche qui concerne l'auteur de cet unique livre "La messagère" dont les ventes restèrent assez confidentielles alors que le bruitage de sa mort s'exposait quelque peu, notamment dans la revue people Paris Match de la période qui ira jusqu'à publier la photo des corps froids recouverts d'un drap dans la morgue qui les a recueillis suite à cet accident de voiture qui réunissait Nimier/Durupt ( )