Angelus Silesius (1624–1677)
Autore di Il pellegrino cherubico
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Opere di Angelus Silesius
Werde wesentlich 4 copie
Zwerver tussen hemel en aarde 3 copie
der Cherubinische Wandersmann 1 copia
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Informazioni generali
- Nome canonico
- Silesius, Angelus
- Altri nomi
- Silesius, Johann Angelus
Scheffler, Johannes - Data di nascita
- 1624-12
- Data di morte
- 1677-07-09
- Sesso
- male
- Nazionalità
- Germany
- Luogo di nascita
- Breslau, Silesia (now Wrocław, Poland)
- Luogo di morte
- Breslau, Silesia (now Wrocław, Poland)
- Istruzione
- St. Elisabeth-Gymnasium, Breslau, Silesia
Strasbourg University
Leiden University
Padua University (Dr. phil., Dr. med., 1648) - Attività lavorative
- physician
theologian
counter-reformer
cleric
mystic
religious poet - Organizzazioni
- Brotherhood of Minorites
Roman Catholic Church
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Statistiche
- Opere
- 25
- Opere correlate
- 4
- Utenti
- 276
- Popolarità
- #84,078
- Voto
- 4.1
- Recensioni
- 11
- ISBN
- 52
- Lingue
- 14
- Preferito da
- 4
> ANGELUS SILESIUS, Dieu est un éternel présent, traduit et présenté par Erik Sablé, Paris, Ed. Dervy, 2004, 128 p., 11 €. — La doctrine de la non-dualité n’est pas spécifique à l’Inde, même si en aucun pays elle ne fut exprimée avec autant de rigueur, de clarté et de constance, sans provoquer, comme en d’autres milieux, méfiance, scandale ou persécution. En ce qui concerne l’Occident chrétien, ce qui se rapproche le plus de l’advaita, c’est sans doute la grande tradition mystique rhéno-flamande illustrée au Moyen Age par Eckhart, Tauler, Ruysbroeck, Suso et prolongée au XVIIe siècle par Johannes Scheffler, dit Angelus Silesius (1624-1677), luthérien converti au catholicisme et auteur, entre autres oeuvres, de l’admirable Pèlerin chérubinique, suite de distiques en vers de douze pieds avec rime, aphorismes paradoxaux ou, serait-on tenté de dire, " soufras " où l’intuition non dualiste du poète jaillit à chaque instant, avec une spontanéité, une force abrupte et vivifiante qui n’est pas sans rappeler certains textes upanishadiques ou ch’an.
C’est que, comme tous les grands spirituels, Angelus Silesius considère que toute définition est une limitation et donne sa préférence à l’approche négative, à l’apophasis, à ce qu’on appelle en Inde le neti neti (pas ceci, pas cela). Il nous invite hardiment à " aller au-delà de Dieu " car Dieu peut encore faire l’objet d’un concept, alors que l’ultime Réalité - qu’il nomme comme Maître Eckhart la Déité (Gottheit) - est au-delà de tout concept et de tout mot (dans le Vedânta, pareillement, on fait une distinction entre apara-Brahman ou Dieu personnel, " non suprême ", et Para-Bràhman, Absolu impersonnel et transcendant). Ainsi le mystique allemand va-t-il jusqu’à parler d’un " Dieu-Rien ", d’un " Dieu-Néant ", qui est sans être, en tout cas qui n’existe pas au sens où la théologie officielle affirme que " Dieu existe ". " Sans moi, Dieu ne peut vivre un instant, écrit-il, si je disparaissais Dieu disparaîtrait aussi. " Le Dieu d’Angelus Silesius est à la fois un "Rien”, un "pur Rien", et un "Tout". Sans volonté et sans désir, il manifeste l’univers sans nécessité, gratuitement, par jeu (la lila hindoue…). Comment le rejoindre ? Jamais par saisie, mais par abandon. " Plus tu cherches à le saisir et plus il t’échappe."
Homme, si tu aimes " quelque chose ", tu n’aimes rien.
Dieu n'est ni ceci, ni cela ; aussi laisse le "quelque chose".
La seule voie possible est donc ce qu’on appellerait dans l’hindouisme la Réalisation (doctrine qu’en milieu chrétien il a toujours été dangereux d’expliciter) : si l’on veut aller à Dieu, devenir Dieu.
Dieu habite une lumière ; nul chemin n'y mène.
Si tu ne deviens pas toi-même lumière, jamais tu ne la verras.
Cette lumière, c’est paradoxalement la même chose ou non-chose que Tauler nommait la "Ténèbre divine, suprasensible, paisiblement silencieuse et dormante" ; Ruysbroeck la "profondeur abyssale ", la " mer sans fond de la Déité” ; Suso l"'Abîme" ou encore la " tranquille obscurité demeurant en elle-même ". Les théologiens et les savants n’y ont pas accès, on ne l’atteint que par le ” non-savoir ”, la " docte ignorance " (Nicolas de Cues), seulement quand on a réalisé le néant de tout ce qui se peut dire ou penser, quand on est devenu " pauvre en esprit " :
Un homme est véritablement pauvre s'il ne cherche plus rien.
Même si Dieu se donnait à lui, je sais que le pauvre ne le prendrait pas.
Pour ce pauvre bienheureux qui a perdu sans regret son âme (” qui perd sa vie a trouvé Dieu "), il n’y a plus, où qu’il se tourne, "ni commencement, ni fin, ni centre, ni cercle" ; il n’y a plus d’espace (” Tu n’es pas dans l’espace, c’est l’espace qui est en toi ") ; il n’y a plus de temps (seulement un instant éternel) ; il n’y a plus de différenciation (" la grenouille et le séraphin sont égaux ”) et - thème cher à Gaudapâda - il n’y a plus de causalité ;
La rose est sans pourquoi ; elle fleurit parce qu’elle fleurit.
Suprême beauté ! Splendeur non duelle où l’Occident rejoint l’Orient et la gnose chrétienne l’advaita-vedânta.
La goutte devient la mer quand elle entre dans la mer…
Dans la mer tout est la mer, même la petite goutte.
Oui, car la grâce est ouverte à tous, même aux démons, le seul péché étant celui de l’" égoïté " (l’ahamkâra). A ce petit moi restrictif et revendicatif il faut et il suffit donc de mourir :
Meurs avant de mourir si tu ne veux pas mourir
Quand la mort viendra ; sans quoi ta disparition sera totale.
On est donc bien dans une mystique active (un ” yoga " ?) et non dans un mol quiétisme. Sérénité chargée et vibrante, azur tendu de puissance.
Tu n'iras pas au ciel (pourquoi tant t'agiter ?) Si tu n'es pas d'abord toi-même devenu un ciel vivant. (Pierre FEUGA)
—Infos Yoga, (47), Avril/Mai 2004, (p. 44)… (altro)