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Suzanne Lebeau

Autore di L'Ogrelet

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En juin, je vous parlais d’une première pièce de théâtre de Suzanne Lebeau, Trois petites soeurs et je vous faisais part de mon envie de lire sa pièce sur les enfants-soldats. C’est cette pièce que je vais essayer de vous présenter dans ce billet.

J’ai plusieurs romans et témoignages qui m’attendent sur le même sujet dans ma pile à lire. Ce sont des lectures nécessaires mais pas agréables. Cette pièce ne fait pas exception ; c’est une pièce coup de poing, touchante et émouvante. Elle met les larmes aux yeux bien évidemment.

Il y a seulement trois personnages : Elikia, une jeune fille de treize ans, Joseph, un petit garçon de 8 ans et Angelina, une infirmière. Les scènes mettant en scène les enfants sont en alternance avec les scènes d’Angelina. Elikia est une jeune fille, qui est devenue femme par la force des choses. À l’âge de dix ans, elle a vu son père et son petit frère se faire sauvagement assassiner, sa mère se faire violer par les rebelles. Ils l’ont ensuite enlevée pour servir de soldat et de femme, pour les travaux ménagers et pour le sexe. Cela va durer trois ans. Elle décide de fuir pour protéger Joseph, qui vient d’arriver au camp, et qui est décidément trop petit pour comprendre. C’est cette fuite que raconte la pièce : la peur de tout, des rebelles et de l’armée régulière, la soif, la faim. Suzanne Lebeau écrit ces scènes sur deux temps : un dialogue au temps de la fuite avec des éléments rajoutés par les deux protagonistes. Les deux temps sont distingués dans le récit par l’épaisseur de la police.

Les scènes d’Angelina sont en réalité des scènes de comparution devant un tribunal, international ou de réconciliation, on ne sait pas trop. En réalité, ce n’était pas pas Angelina qui était convoqué mais bien Elikia. Sauf qu’Elikia ne pouvait pas être là. C’est Angelina qui est donc venu, avec le témoignage d’Elikia sous forme écrite, dans un petit cahier. La jeune fille y a tout écrit, tout ce qu’elle n’a jamais dit ou jamais put dire. Angelina nous en donne les moments forts, tout en nous épargnant les descriptions des cruautés qu’a subies Elikia mais aussi ce qu’elle a pu faire en tant que soldat de l’armée rebelle.

Cette pièce fait quatre-vingt-dix pages, et est imprimée avec beaucoup d’espaces. En quatre-vingt-dix pages, Suzanne Lebeau a tout dit, avec la plus grande des simplicités. On a compris, mieux qu’avec un reportage, toute la cruauté d’une guerre où des enfants sont engagés de force (si quelqu’un en doutait encore). On a compris la difficulté de la reconstruction, la difficulté pour des gens extérieurs de comprendre, le fait de savoir si ses enfants sont des victimes ou des bourreaux. Doivent-ils être jugés ?

Au niveau de l’écriture, j’ai particulièrement apprécié de ne pas avoir à lire qui parle. Les voix sont tellement distinctes que ce n’est pas nécessaire. Même lorsque les enfants parlent dans les deux temps dont j’ai parlé, on n’a même pas besoin de temps de latence pour comprendre, pour se dire que l’on a changé de police. Suzanne Lebeau a une écriture incroyable, qui lui permet de faire passer des idées et des sentiments complexes avec une langue simple.

Pour rappel, Suzanne Lebeau écrit des pièces de théâtre destinées à la jeunesse. Il n’est pas précisé sur le livre à partir de quel âge on peut proposer cette pièce. C’est à vous de juger donc. Mais je vous la conseille même en tant qu’adulte. Je vais clairement continuer à lire cet auteur (quitte à piquer ses livres dans la section jeunesse de la bibliothèque).
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Segnalato
CecileB | Sep 30, 2017 |
J'ai découvert cette pièce de théâtre dans le numéro de mai (je pense) du Matricule des Anges. Il s'agit d'une pièce destinée à des enfants. Elle a été écrite par Suzanne Lebeau. Cette auteure a déjà écrit beaucoup de pièce à destination de ce public, sur des sujets souvent difficiles (comme les enfants soldats par exemple). Elle a donc acquis une certaine pédagogie et de nombreuses connaissances qui lui permettent de pouvoir anticiper la réaction de jeunes enfants.

Je prends toutes ces précautions pour pouvoir vous raconter l'histoire de cette pièce. On rentre dès la première scène dans une famille de quatre personnes : deux petites filles de 9 et 5 ans et leurs parents. Dans la première scène, cinq personnes parlent : cette famille essaie de se reconstruire après avoir vécu un drame, la mort suite à une tumeur au cerveau de la troisième petite fille, Alice, qui aurait eu sept ans. C'est la cinquième personne. Dans les scènes suivantes, la famille nous raconte son histoire : les vacances, les petites chamailleries entre sœurs, les maux de tête de la petite, le reproche qu'on peut se faire de ne pas avoir vu le problème plus rapidement, le diagnostic, la vie bouleversée pour les parents mais aussi les enfants, la bataille commune contre la maladie, l'espoir des rémissions, le désespoir des rechutes, l'acceptation de l'inévitable, la mort, l'après pour ceux qui restent mais aussi pour Alice. Toutes les étapes sont écrites, sans pathos, avec pudeur et justesse mais surtout de manière très directe.

L'auteur de l'article du Matricule des Anges soulignait justement cette manière sans détour de dire les choses, qui pour lui en faisait un très bon texte pour les enfants. Il faisait ainsi remarquer l'absence d'images, de métaphores, de "longue maladie". Les événements mais aussi les sentiments sont décrits de manière sincère et vraie, pour dire la vérité à des enfants. Ce n'est pas une famille parfaite, la petite malade est malade, elle souffre, n'a pas forcément le sourire, il n'y a pas d'happy end. C'est une pièce qui est complètement ancrée dans la réalité.

Pour moi qui suis adulte, le texte est extrêmement bouleversant parce qu'en tant qu'adulte, je trouve difficile d'admettre que dans nos sociétés médicalisées des enfants puissent souffrir.

Quand j'étais adolescente, vers 10-12 ans, j'ai lu un été un livre sur la mort, suite à une maladie aussi, d'un petit garçon, racontée du point de vue du petit frère. Je me rappelle avoir été traumatisé tout l'été par cette lecture parce que c'était la première fois que je prenais conscience que même mon frère (qui est comme un dieu pour moi) pouvait mourir, alors qu'auparavant j'avais toujours pensé que la mort était réservée aux adultes. Au début de ma lecture, sans connaître plus que cela le travail de Suzanne Lebeau, j'étais donc très réservée sur la compréhension que pouvait avoir un jeune enfant (à partir de 6-7 ans tout de même) de ce type de texte et surtout sur les conséquences sur lui. Dans la postface de la pièce, il est expliqué que cette pièce a été montée au Québec et a été présentée à des enfants d'un niveau équivalant au CE1 et au CM2. L'auteure explique que de manière surprenante les enfants ont mieux compris et ont mieux accepté que les adultes, qui eux ont un sentiment proche du mien sur ce "dernier tabou que notre société médicalisée et hyper sécurisée tente d'occulter : la mort de l'enfant".

Elle dit aussi qu'un enfant de cet âge n'a pas peur de la mort ; il a peur de faire de la peine à ses parents. À partir du moment où l'enfant voit que les parents acceptent, il part serein. C'est quelque chose que je ne savais pas mais c'est ce qui se passe dans cette pièce.

À partir de là, je me suis demandé à partir de quand on interprétait comme un adulte cette pièce. Je me suis demandée si justement ce n'était pas à l'adolescence, à partir du collège, quand on perd son enfance finalement.

Je m'interroge aussi pour savoir si la lecture de la pièce est faite pour des enfants. Visiblement, la pièce oui mais quel est l'impact d'une simple lecture ? Quel rôle joue la discussion qui a dû avoir lieu après la représentation ?

Une lecture très forte donc. Je lirais sans aucun doute la pièce de Suzanne Lebeau sur les enfants soldats, qui a l'air aussi marquante.
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Segnalato
CecileB | Jun 3, 2017 |

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