François Fejtö (1909–2008)

François Fejtö (Prénommé Ferencz) nait le 31 août 1909 dans la petite ville de Nagykanizsa, dans le sud-est de la Hongrie, dans une famille juive convertie au catholicisme. Pendant les vacances à Fiume (aujourd'hui Rijeka), il croise ses cousins, qui sont croates, slovènes, italiens, autrichiens.
La langue parlée est l'allemand, que Ferencz apprend en même temps que le hongrois. La gouvernante, française, lui enseigne cette troisième langue.

Quand arrive à Fiume, en juillet 1914, la nouvelle de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, la famille se disperse.

A l'université de Pec, après la 1e guerre, il côtoient encore Allemands, Hongrois, Croates... mais en est exclu avant de passer son doctorat, à cause de ses liens avec le Parti communiste clandestin et jeté en prison par le régime Horthy en 1933, année de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne.

Avec son ami le poète Attila Jozsef, tous deux membres du Parti social-démocrate dès 1934, il fonde "Szép Szo", une revue politico-littéraire - connue pour ses prises de position antifascistes et antistaliniennes - qui publie Sartre, Maritain, Mounier en 1935.

Condamné à six mois de prison à Budapest, il entre en France le 15 août 1938 où il est traducteur et journaliste puis en 1946, collaborateur de l'Agence France-Presse avant d'exercer comme directeur du service de presse de la Légation de Hongrie dont il démissionne le 1er août 1949 pour divergence d’opinions avec le gouvernement de son pays.

Il obtient le statut de réfugié en 1950. Il est naturalisé Français en 1955.

François Fejtő a consacré l'essentiel de sa carrière à l'étude des régimes est-européens. C’est l’un des meilleurs spécialistes occidentaux de l’évolution du monde communiste. Son Histoire des démocraties populaires, parue en 1952, est traduite dans dix-sept langues et plusieurs fois rééditée. Il a été l’un des premiers à dénoncer les crimes du stalinisme au moment des grands procès de Moscou.

François Fejtő a aussi été un acteur de la vie politique en France et en Hongrie, en tant qu'analyste politique puis comme conseiller de Ferenc Gyurcsány. Il aura collaboré à de nombreux journaux et revues français, italiens, allemands, espagnols et japonais.

François Fejtö décéde le 2 juin 2008 à Paris. Il a reçu le prix de l’Assemblée nationale (1993) et le prix des Ambassadeurs (2000) pour l’ensemble de son œuvre. Chevalier de la Légion d’honneur en France, une journée de deuil national est décrétée en Hongrie pour son enterrement.