Raymond Depardon

12 jours : il s'agit du délai maximum autorisé pour que des personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement soient présentées en audience, conformément à une loi qui l'exige depuis 2013 en France. Auparavant, seul un psychiatre pouvait décider d'hospitaliser un individu sans consentement.
Avec son style à la fois distancié et proche que l'on connaît chez le réalisateur, Raymond Depardon filme d’un côté un juge, et de l’autre un patient accompagné d'un avocat (probablement commis d'office puisqu'il doit être très rare qu'un juge révoque la décision médicale). Ce sont en tout 9 patients d'un hôpital psychiatrique lyonnais qui sont sous l'oeil de sa caméra. On y rencontre une employée d'une grande entreprise persuadée d'être harcelée par son supérieur, une toute jeune femme, élevée en foyers d'accueil, qui voudrait revoir sa fillette de 2 ans, un homme qui demande à la juge de tout faire pour rassurer son père (alors que la juge finit par lâcher en aparté que "pour la petite histoire", il l'a tué dix ans plus tôt.), etc...
Raymond Depardon sait capter comme personne ces moments fragiles et de tension, à travers des dialogues réinterrogent ici, de manière surprenante, le sens que l'on peut donner à l'existence et à sa liberté.… (altro)