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Charlemagne Ischir Defontenay (1819–1856)

Autore di Star (Psi Cassiopeia)

2 opere 51 membri 1 recensione

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Informazioni generali

Nome canonico
Defontenay, Charlemagne Ischir
Nome legale
Defontenay, Charlemagne Ischir
Data di nascita
1819-02-15
Data di morte
1856-11-14
Sesso
male
Nazionalità
France
Luogo di nascita
Cahaignes, Normandy, France
Luogo di morte
Thilliers-en-Vexin, Normandy, France
Attività lavorative
Writer
surgeon

Utenti

Recensioni

Là, comme partout, l’homme est l’homme ; la nature jusqu’alors n’a rien produit de plus parfait.
(p. 42, Livre premier).

Etrange objet littéraire que ce livre. Curieuse de voir ce que l’éditeur nomme, un peu pompeusement il est vrai, « le tout premier space opera de l’histoire de la littérature », je me suis laissée tenter par ce titre lors de la dernière masse critique de Babélio, mais je sors ici de mes lectures habituelles et j’ai un peu de difficultés à aborder cette note de lecture.
Passé inaperçu lors de sa parution en 1854 nous précise la quatrième de couverture, on comprend un peu pourquoi. On a l’impression qu’aujourd’hui ce livre serait auto-publié, ou publié à compte d’auteur, et il ne semble pas tout à fait abouti. Même si ce point est assumé par l’auteur, la succession des parties, les intermissions et autres intercalaires sont assez surprenantes. Je ne sais si l’auteur, qui devait mourir deux ans après la parution de son livre se savait voué à une fin précoce, mais cet ouvrage ressemble un peu au fourre-tout où il aurait voulu, lui un homme de sciences et non de lettres, mettre toutes ses productions littéraires plus ou moins abouties, plus ou moins cohérentes, afin de ne pas les perdre.

Il ne faut pas espérer lire un grand roman d’aventure lorsque l’on ouvre ce livre, et c’est là que ma lecture a achoppé. Dans space opera, j’entends toute la dramaturgie de l’opéra, il faut en faire son deuil ici. Pendant toute la première partie de ma lecture, j’ai plus eu l’impression que je lisais l’ancêtre du Guide du Routard, plutôt que l’ancêtre des space opera. Après une introduction un peu poussive, on a en effet une première partie qui décrit les paysages et le climat de cette planète à découvrir. Puis vient une partie sur l’histoire, tout ceci tracé à grands traits, sans beaucoup de détails, juste assez pour savoir quoi mettre dans sa valise et à quoi s’attendre quand on sortira de l’avion, pardon de l’abare.
Une fois que je me suis habituée au style Guide du Routard, j’ai pu me pencher plus sur le fond, et cela tombait bien puisque j’en arrivais à la partie sur les mœurs politiques, sociales et culturelles de nos chers Stariens. Et là encore, j’ai été déroutée. Je n’ai pas assez l’habitude de ce type de livre pour décrypter le propos de l’auteur. J’ai été dérangée par moments par sa description de cette société qu’il a créée de toutes pièces et qui donc est plutôt idyllique. Certains aspects, notamment l’existence d’infra-humains, m’a beaucoup embêtée. Mais il est bien difficile de remettre de tels propos dans le contexte de leur époque et de savoir s’il faut y voir un racisme nauséabond ou bien une simple scorie des usages de l’époque. Je laisserai de plus aptes que moi trancher ce débat.
Je préfère souligner le grand optimisme de Defontenay, qui semble profondément marqué par l’idée de Progrès qui irrigue la société européenne de ce milieu de XIXème siècle. Il croit en la capacité de l’homme à s’élever, à s’améliorer, à devenir l’égal d’un dieu. Il pense même qu’il suffit de faire confiance aux aspirations naturelles de l’homme et que la société doit les laisser s’épanouir pour qu’un tel progrès existe. C’est touchant de naïveté pour la cynique que je suis, mais après tout bien rafraîchissant. Et je ne ferai pas grief à Defontenay de ne pas s’étendre sur les mécanismes de régulation d’une telle société, ce n’est pas le rôle d’un Guide du Routard…
Par contre, j’ai moins goûté le culte de la beauté physique qui irrigue toute la seconde partie du livre. J’ai lu quelque part que, non content d’avoir écrit le premier space opera, M. Defontenay était un chirurgien renommé, considéré comme un des pionniers de la chirurgie plastique. Prêche-t-il pour sa paroisse, ou bien est-ce parce qu’il est convaincu de la nécessaire adéquation entre la forme et le fond qu’il s’intéresse à la chirurgie esthétique (je suis consciente que je fais un raccourci un peu facile entre chirurgie plastique et esthétique ici, je ne suis pas à une approximation près moi non plus…), je ne sais, mais c’est un type de discours que je goûte peu et qui a un peu gâché une partie de ma lecture.

C’est donc un bilan en demi-teinte pour ce premier livre offert par Babélio et l’éditeur Libretto, que je remercie. Un livre que j’ai apprécié de découvrir et que je n’aurais probablement pas lu si cela n’avait tenu qu’à moi. Mais c’est une découverte qui m’a fait passé un moment hors du temps et hors de l’espace, qui m’a fait sortir de ma zone de confort livresque, et qui m’a fait me poser beaucoup de questions.
Pour conclure, encore un mot sur l’auteur. C’est finalement dans les dernières pages du livre qu’il semble dévoiler un peu plus ses intentions : « Créons-nous une terre ! / Inventons des soleils ! ces astres plus heureux / Pour trouver du nouveau prêteront leur lumière. » (p. 242, “Le monde des rêves”, “Epilogie”). Il montre notamment sa fragilité, d’une façon finalement assez touchante. Ce livre n’est peut-être finalement que la forme d’un rêve qu’il nous enjoint de mener aussi. En créant d’autres mondes, d’autres planètes, ce sont nos rêves que nous explorons, et qu’importe peut-être le résultat, c’est l’exploration qui compte. Et en cela, Defontenay a réussi, car son plaisir à écrire ce livre est manifeste, et il a su s’évader dans ses propres rêves. Libre au lecteur de le suivre ou de créer ses rêves à lui.

Oh ! certes, au-dessous de ma tâche
Dans mes projets je suis resté ;
Mais je dis qu’il est bien de fléchir de la sorte !
Sous un vaste sujet que je ploie écrasé,
Qu’importe !
Si j’ai mal réussi, j’aurai beaucoup osé.
Puissent ces récits d’un autre monde
vous avoir fait oublier un instant les misères de celui-ci.

(p. 245-246, “Adieux au lecteur”, “Epilogie”).
… (altro)
 
Segnalato
raton-liseur | Nov 4, 2018 |

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