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Aziz Chouaki

Autore di The Star of Algiers

10 opere 43 membri 1 recensione

Sull'Autore

Comprende il nome: Aziz Chouaki

Fonte dell'immagine: Aziz Chouaki en 2010. By Chouakifam - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42611234

Opere di Aziz Chouaki

The Star of Algiers (2002) 26 copie
Les Oranges (1998) 7 copie
Dom Juan (2008) 3 copie
Zoltan (2012) 1 copia
Chez Mimi (2010) 1 copia
˜Une œvirée (2005) 1 copia
Aigle (2000) 1 copia

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Informazioni generali

Data di nascita
1951
Sesso
male
Nazionalità
Algeria
Luogo di residenza
Algiers, Algeria
Paris, France

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Recensioni

Un jour, j’ai pris un mètre cube de terre d’Algérie, et je l’ai analysée avec Djaffar, un copain chimiste, qui a un ordinateur. On a déduit que dans un mètre cube de terre d’Algérie il y a du sang phénicien, berbère, carthaginois, romain, vandale, arabe, turc, français, maltais, espagnol, juif, italien, yougoslave, cubain, corse, vietnamien, angolais, russe, pied-noir, harki, beur. Voilà, c’est ça, la grande famille des oranges.
(p. 48, Partie 2).


Alors que les éditions des mille et une nuits lançaient tout juste leur collection de livres à 10 francs (un truc révolutionnaire à l'époque, du moins c'est comme ça que je m'en souviens !), j'avais acheté pleins de titres sans vraiment savoir de quoi il retournait, peut-être avec l'idée de tous les avoir (mais la collection a vite pris une telle ampleur que c'est devenu irréaliste, et celui-là porte quand même déjà le numéro 184 !). Résultat, j'ai un petit nombre de ces petits bouquins qui dorment sur mes étagères sans avoir jamais été lus. Voilà que je sors celui-ci de l'oubli où je l'avais laissé tomber, à la faveur de mon mois (qui devient deux) de lecture Nord-Africain.

Autant le dire tout de suite, Aziz Chouaki joue avec la langue, il aime déconstruire les phrases pour les reconstruire selon ses propres règles, jouer avec la grammaire, et en général je n'aime pas trop cela. Cet aspect du livre ne m'a donc pas tellement plu, mais je n'en suis pas bonne juge. Par contre, j'ai aimé l'idée de ce livre. Sous ce titre très banal, se cache en fait une évocation de l'histoire récente de l'Algérie, des débuts de la colonisation en 1830 jusqu'à la fin du XXème siècle à l'heure de l'écriture de ce récit (et de l'exil de l'auteur, chassé de son pays par la montrée de l'intégrisme). En trois actes, ce sont trois chapitres clefs de l'histoire du pays qui sont évoqués : la colonisation, l'accession à l'indépendance, et enfin la montée du FIS. Tout cela est vu à travers les yeux d'un unique personnage qui traverse le temps, car il est le gardien de la première balle tirée par un français en 1830 (et qui a fini sa course dans une orange), et il a pour mission d'enterrer cette balle lorsque les hommes s'aimeront autant que les oranges (d’où le titre du livre bien sûr)... Autant dire que ce personnage narrateur n'est pas éternel, mais qu’il n'en est pas loin.

Cette façon de raconter l'histoire à travers un seul personnage qui n'est jamais nommé mais qui est devenu pour moi la personnification du peuple algérien, ou de l’âme algérienne, (quoi que cette réalité recouvre exactement, ce n'est pas vraiment le propos du livre, mais cette façon d'en faire un personnage est intéressante et a quelque chose d'assez touchant me semble-t-il) donne une belle unité et une belle force à ce récit qui est tout en allégories et en symboles. Le livre ne propose pas de solution, il ne fait que décrire, que constater. Mais il dit tout de même beaucoup, en mélangeant habilement l'histoire factuelle (à travers des moments ou des noms célèbres, sans jamais dire véritablement les choses), les gens ordinaires et divers qui font l'Algérie (comme Rosina par exemple, la lavandière italienne d’Alger), et la beauté des paysages, de la lumière, de la langue (des langues)... On sent toute l'ambivalence des sentiments de l'auteur pour ce pays qui est le sien, dont l'évolution lui fait horreur, mais qu'il continue à aimer envers et contre tout. Un pays dont il aime le mélange subtil entre unité et diversité, embrassant l'un sans renier l'autre, ou inversement.

A notre, Ce livre a fait l'objet d'une mise en scène théâtrale (c'est pourquoi j'ai parlé de trois actes un peu plus tôt, alors qu'Aziz Chouaki les a nommées parties, entrecoupées d'intermèdes tous appelés "Le Balcon"). Je n’ai pas réussi à savoir si ce texte, pourtant absolument pas écrit comme une pièce de théâtre puisque c’est un long texte, un long monologue tissé d’idées et de descriptions, a été écrit et pensé pour la scène ou s’il a été adapté pour le théâtre. Dans tous les cas, cela a dû être quelque chose à voir et à entendre. Le texte a en effet un souffle certain, et il brasse l'histoire avec un petit et un grand « h », il part dans tous les sens sans jamais perdre le lecteur (qui doit tout de même s'accrocher un peu, surtout si comme moi il connaît finalement assez mal l'histoire de l'Algérie), il dit les contradictions, les peurs, les échecs, et la beauté aussi. En un mot, Les Oranges, c'est finalement le cri d'un amour qui fait mal mais qu’on ne peut s’extirper de la poitrine.
… (altro)
 
Segnalato
raton-liseur | Feb 4, 2023 |

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